LeapMotor est un constructeur chinois qui pourrait intéresser Stellantis.
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La Chine, premier marché automobile mondial et numéro un du véhicule électrique, oblige les constructeurs occidentaux à développer de nouvelles stratégies. Seule solution pour rester en vie face à cette révolution : nouer des partenariats stratégiques avec des constructeurs chinois. Après les marques Volkswagen et Audi, Stellantis réfléchirait, à son tour, à une alliance avec le constructeur chinois LeapMotor.
Selon l'agence Bloomberg, Stellantis discuterait actuellement d’un éventuel rapprochement avec la start-up chinoise LeapMotor. À noter que le groupe dirigé par Carlos Tavares commercialise encore quelques modèles Citroën et Peugeot par le biais de sa coentreprise avec Dongfeng Motor Group. Mais il est indéniable que les résultats ne sont pas à la hauteur d'un groupe mondial comme Stellantis. L'alliance avec Dongfeng, est d'ailleurs en voie de désengagement.
Depuis 2022, le constructeur a entrepris une refonte complète de ses activités en Chine, conformément au plan Dare Forward 2030, suite aux échecs commerciaux successifs ces dernières années dans ce pays : le premier marché mondial de l'automobile et des véhicules entièrement électriques. Pendant la période de janvier à juin, seulement environ 15 000 véhicules ont été écoulés dans l'Empire du Milieu, un chiffre en baisse de 13 % par rapport au premier semestre 2022.
LeapMotor : un constructeur chinois encore inconnu en Europe
Parmi les quelques 200 constructeurs chinois, LeapMotor est un jeune constructeur chinois créé en 2015. Pour l’instant, il ne dispose que d'une seule usine dans le pays et a produit à peine plus de 40 000 véhicules en 2021 et un peu plus de 100 000 en 2022.
Inconnue en Europe mais active depuis 2019 sur d'autres marchés, la marque Leapmotor a décidé de s'implanter sur le Vieux Continent en commençant par la France. La marque compte déjà 40 points de vente. Son premier véhicule du catalogue, entièrement électrique, est disponible sur le marché français depuis 2023. La citadine T03, distribuée en France par SN Diffusion depuis cette année, a totalisé 184 immatriculations fin juillet 2023. L'objectif du constructeur chinois serait d'en commercialiser 1500 unités en 2023.
La marque s'est implantée et développée en premier sur le marché chinois. La start-up y commercialise notamment la citadine T03, le SUV C11 et la berline C01.
Les constructeurs occidentaux établissent des partenariats en Chine
La recherche de partenaires technologiques "chinois prêts à l’emploi" n’est pas une spécificité de Stellantis, puisque les constructeurs allemands, à l'instar de Volkswagen et Audi, ont déjà conclu des partenariats en Chine afin de bénéficier plus facilement des plateformes électriques chinoises.
Effectivement, depuis plusieurs mois, les tribulations des constructeurs allemands comme des autres constructeurs occidentaux en Chine ne ressemblent en rien à un long fleuve tranquille, mais plutôt à un calvaire difficile à stopper. Rester en Chine devient un véritable défi pour tout le monde. La seule solution pour ces marques est d'abandonner une partie de leur technologie pour adopter la technologie chinoise, en espérant rester compétitives.
Face à la concurrence de Tesla et de BYD, qui est devenu le premier constructeur automobile en Chine, les marques allemandes du Volkswagen Group, Mercedes et BMW, s'efforcent de trouver rapidement des solutions pour ne pas être évincées du marché chinois. Un marché qui a déjà eu des conséquences pour des marques comme les japonais Toyota ou encore Mitsubishi, qui ont réduit leur production. De son côté, l'américain General Motors est déterminé à se battre pour maintenir sa position sur le marché chinois.
Les profondes et rapides transformations du premier marché mondial pourraient expliquer les mouvements similaires qui se dessinent sur le marché européen depuis quelques mois.
Les marques chinoises dominent leur marché pour la première fois.
Le constat est implacable : pour la première fois cette année, les marques chinoises sont leaders sur leur marché intérieur, avec une part de 53 % au premier semestre 2023, selon les données de l'Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM).
Seul l'américain Tesla, qui possède sa plus grande usine en Chine, a été la seule marque étrangère à résister, doublant même BMW pendant cette période. D'autres constructeurs comme GM, qui enregistre une baisse de 9 % au premier semestre, ne sont pas en bonne forme en Chine. L'offensive des marques chinoises en Chine est puissante et agressive. La guerre des prix sur les voitures électriques et les hybrides y est totale.