Julien Monin, responsable des ventes sociétés, et Stéphane Magnin, directeur commercial chez Suzuki France.
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Amorcée il y a cinq ans, la stratégie BtoB du constructeur nippon porte ses fruits : la part des véhicules immatriculés auprès des entreprises est en forte progression et s'établit à plus de 25 % des ventes françaises de la marque sur le premier quadrimestre.
Bien implanté auprès des particuliers en France, Suzuki cherche de nouveaux relais de croissance pour faire grimper sa notoriété dans l'Hexagone. Pour y arriver, le constructeur mise sur les professionnels et les flottes automobiles. Une clientèle avertie qui se laisse séduire par les véhicules électrifiés du Japonais, à la grille tarifaire accessible et aux valeurs résiduelles intéressantes.
Des ventes BtoB multipliées par trois
Résultat de la stratégie initiée en 2018 : les ventes entreprises Suzuki ont été multipliées par trois sur les trois dernières années. À fin 2022, elles s'établissent à 21 % des immatriculations du constructeur en France. Mieux, sur le premier quadrimestre, elles atteignent 25,4 % des ventes. Des chiffres qui comprennent les immatriculations auprès des professions libérales, clientèle professionnelle historique de la marque. Stéphane Magnin, directeur commercial chez Suzuki France, attribue « ce succès aux nouveaux partenariats mis en place avec les concessionnaires et à la formation des vendeurs nécessaire pour adresser ce public spécifique. Le réseau a pris la mesure du potentiel marché des ventes aux entreprises et administrations ». Pour attirer les prospects BtoB et répondre aussi aux appels d'offres des entreprises, Suzuki s'appuie sur une grille tarifaire dédiée « établie pour une année calendaire, avec des remises commerciales raisonnables comprises entre 3 et 5 points selon les modèles. »
3 500 ventes en portefeuille
Suzuki se donne pour objectif de poursuivre l'année sur cette lancée et espère clôturer 2023 avec une part de ventes aux entreprises comprise entre 25 et 28 %. Le constructeur compte déjà à ce jour 3 500 ventes en portefeuille. Certains véhicules sont d'ailleurs en attente de livraison, à l'heure où les constructeurs automobiles rencontrent toujours des difficultés en matière de transport des véhicules. Face à cela, si la marque n'a pas procédé à des arbitrages entre ses clients particuliers et professionnels, que ce soit en termes de production ou de livraison, elle a en revanche annoncé des délais « longs mais tenables ». Julien Monin, récemment nommé responsable des ventes sociétés chez Suzuki France, précise : « À date, comptez entre 6 et 7 mois pour une Swift, un Ignis ou un Vitara, jusqu'à 12 mois pour une Swace et de 3 à 5 mois pour un S-Cross ».
En France, le podium des ventes Suzuki est constitué de la Swift pour 43 % des immatriculations en 2022, puis le Vitara et l'Ignis, avec respectivement 20 % de volume.
Cap sur le 100 % électrique
Fort du résultat réalisé sur l'année écoulée, le constructeur accélère en matière de transition énergétique et a annoncé en début d'année son plan 2030 qui consiste en un investissement de 32 milliards d'euros, dont 55 % seront dédiés à l'électrification de la gamme. Au programme : l'introduction de cinq modèles 100 % électriques d'ici à la fin de la décennie, dont le concept eVX, présenté en amont du salon de Delhi en janvier dernier, préfigure le premier modèle attendu pour fin 2024. Ainsi, en 2030, l'offre du Japonais devrait être constituée de 80 % de véhicules 100 % électriques pour 20 % de modèles hybrides.
Si pour le moment, les détails sur les produits à venir restent confidentiels, le responsable des ventes sociétés espère que « ça sera du quatre roues motrices, une caractéristique très importante pour nos clients, avec une autonomie suffisante et toujours au juste prix. » Reste encore au constructeur à développer et packager « toute la partie services, notamment autour de la recharge, pour accompagner le client de A a Z », conclut Julien Monin.