Jad Tabet, Country Manager France Targa Telematics.
© Targa Telematics
Après l’Italie, son pays d’origine, la France est le deuxième marché de Targa Telematics. L’adoption par les entreprises de la télématique, et plus encore à la géolocalisation de leurs véhicules, y est moins ancrée dans les mœurs, même si le marché français s’ouvre. Targa Telematics s’y positionne déjà, fort de son expérience d’un parc de 2,5 M de véhicules équipés. Rencontre...
« Nous nous sommes focalisés sur les segments à gros volumes tels que la location courte durée et longue durée », explique Jad Tabet, qui dirige la filiale française de Targa Telematics. Avec un savoir-faire qui se déploie en trois temps : récupérer les données des véhicules puis les enrichir avant de les restituer avec une valeur ajoutée propre à chaque client. « Nous avons étudié comment les données peuvent apporter de la valeur à tous les départements d’une entreprise : les ventes, le marketing, les opérations... », détaille le dirigeant. Cette chaîne débute par un boîtier embarqué qui communique avec une plateforme dans le cloud (qui apporte l’« intelligence » aux données), avant que le client se les approprie via un applicatif mobile accessible aux conducteurs. « Nous maîtrisons une chaîne technologique, depuis les équipements embarqués jusqu’aux applicatifs clients », affirme Jad Tabet.
Absorber la complexité
L’installation de boîtiers reste un prérequis mais elle n’apporte plus aujourd’hui d’avantage concurrentiel. Réglementation européenne oblige, les véhicules sont devenus communicants. Chaque constructeur installe son boîtier en usine et, dans la plupart des cas, Targa Telematics (qui peut aussi en installer à la demande) se connecte au matériel en place. C’est à ce stade que s’opère la création de valeur. « Nous homogénéisons les données avant de les mettre à disposition avec nos applicatifs », précise le directeur France et Benelux. L’exercice consiste à extraire des données d’environnements hétérogènes d’un constructeur à l’autre. « Nous absorbons la complexité de l’environnement physique », résume Jad Tabet. Autrement dit, le client ne percevra aucune particularité en se connectant à son interface Targa Telematics, même si sa flotte se panache entre Ford, Mercedes, Peugeot et Fiat, par exemple. « Aujourd’hui moins de 20 % des véhicules équipés d’un boîtier sont capables de faire de l’exploitation de données », ajoute-t-il. Cette proportion est une mine d’or pour le télématicien qui restitue ces informations (économies de carburants, intervalles de maintenance, usages privés et professionnels des véhicules…) à ses clients pour éclairer leur prise de décisions. « Sur une flotte de PHEV, nous savons combien de kilomètres sont parcourus en électrique, pointe notamment le spécialiste. D’après nos études si un conducteur n’utilise pas plus de 70 % du temps le mode électrique, il ne fait pas d’économies. »
Des synergies à venir
Chez les grands comptes, la taille des parcs est telle que la moindre dérive doit se corriger rapidement au risque de coûter cher. « En revanche, les petites entreprises attendent des changements opérationnels », évoque Jad Tabet. Autrement dit, une visibilité sur l’exploitation de leurs véhicules, sur les comportements excessifs voire frauduleux de certains conducteurs... C’est dans ce contexte de segmentation du marché entre grandes et plus petites entreprises qu’il faut comprendre le rachat de Viasat Group, en février 2023. Targa Telematics est devenu ainsi un des leaders mondiaux du véhicule connecté avec un parc de 3,2 millions de véhicules et une présence dans huit pays*. Cette acquisition lui permet également de s’adresser à des cibles différentes. Sous la marque, Targa Telematics, il se positionne comme un conseil, capable d’accompagner des grands projets avec des solutions sur-mesure pour des milliers de véhicules. Avec une envergure qui lui permet de répondre à des appels d’offres transnationaux. De l’autre, la marque Viasat Connect, qui sera conservée, s’adresse aux TPE-PME. La frontière entre les deux cibles est moins étanche qu’il n’y paraît. Targa Telematics est déjà fournisseur en marque blanche des solutions SFR Business qui s’adressent à ces petites et moyennes entreprises. Des synergies sont en cours, par exemple, en exploitant le savoir-faire de Targa Telematics en matière d’autopartage et d’analyse des données. Sans compter des mutualisations qui concernent les supports clients, l’installation de boîtiers, la gestion administrative et logistique. Chacune dans leur segment, les deux marques se préparent à surfer une vague porteuse, celle de l’inflation qui mine toute les composantes du TCO. « Plus les coûts sont importants, plus les économies sont importantes », lance Jad Tabet, persuadé que Targa Telematics peut aider les gestionnaires de flottes à reprendre le contrôle de leurs dépenses.
Targa Telematics en bref (hors Viasat Group)
- Chiffre d’affaires 2022 : 56M€
- Excédent brut d’exploitation : 13 M€
- Nombre de salariés : 160
- Nombre de véhicules connectés : 2,5 M
* Italie, Portugal, Espagne, France, Royaume-Uni, Belgique, Pologne et Roumanie, en plus d’une entreprise au Chili.
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— Targa Telematics (@TargaTelematics) July 12, 2023