La future Ypsilon hybride et électrique sera commercialisée en Europe au second semestre 2024.
© Lancia
L’industrie automobile italienne retrouve l’un de ses représentants grâce à la renaissance de Lancia en Europe. Cette dernière veut se faire une place au sein du segment premium, au même titre que DS Automobiles et Alfa Romeo. Cette volonté s’aligne au plan Stellantis Dare Forward.
2016 était la dernière année où Lancia a opéré en France. Depuis, la marque italienne s’était retirée du marché, mettant un terme à la commercialisation de ses véhicules et au contrat de son réseau de distribution. Seul son marché domestique, l’Italie, fait figure d’exception puisqu’elle y résiste depuis tout ce temps, notamment au travers de l’Ypsilon qui était encore l’année dernière un succès local : deuxième modèle le plus vendu d’Italie. Ainsi, le parc roulant actuel de Lancia est concentré à 98 % sur ce territoire. En France, depuis le lancement de la Y10 en 1985 et l’arrêt de la Ypsilon 5 portes en 2011, il s’est vendu 110 000 unités tous modèles confondus, et 30 000 Ypsilon entre 2003 et 2011 (première et seconde générations).
Pour sa renaissance, la marque a prévu un retour mesuré et progressif. « Notre plan stratégique veut faire de Lancia, un acteur respecté et crédible sur le marché premium, insiste Charles Fuster, directeur de la communication de Lancia. Et la France sera un pilier essentiel de ce retour de ce nouveau positionnement ». De fait, Lancia a sectionné six marchés européens, où l’attrait pour l’Italie est le plus prononcé et où la structure du marché est dynamique sur les segments B et C : la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, l’Espagne et le Portugal. Elle continuera évidemment d’opérer en Italie. Pour se faire une place sur ces nouveaux marchés Lancia a prévu de lancer tous les deux ans un nouveau modèle. La nouvelle Ypsilon ouvrira le bal, suivie par la Gamma en 2026 et la Delta en 2028). Pour Joël Verany, directeur de Lancia France, cette gamme réduite est loin d’être une faiblesse, au contraire : « Entre les lancements, il y aura des événements. Par ailleurs, pour bien installer un produit, je considère que deux ans est une bonne chose, d'un point de vue commercial, dans le cadre d'une relance de marque. Ce rythme est totalement adapté à nos ambitions ».
Surfer sur modèle à succès
En revenant pendant cette période charnière que connaît l’industrie automobile, Lancia embrasse presque aussitôt l’ère électrique et ne proposera finalement qu’un modèle en version thermique (l’Ypsilon). Elle a en effet choisi de ne lancer que des véhicules 100 % électriques à partir de 2026. L’objectif étant de vendre uniquement des voitures propulsées par cette énergie en 2028.
Pour renaître en Europe, Lancia a donc choisi de miser sur l’Ypsilon, son modèle à succès, ainsi que sur le segment B qui domine le marché en France : 437 000 unités vendues en 2022, dont 9 % de véhicules 100 % électriques. Sur le segment B premium, 34 000 véhicules ont été immatriculés l’an passé, dont 21 % en version tout électrique. « Dans le premium, l’électrique est plus attendu et ça tombe bien, résume Joël Verany. Nous aurons donc une réponse (avec l’Ypsilon) à la fois pour le B, mais aussi pour la motorisation ». Pour le dirigeant, l’Ypsilon sera un produit de conquête en France et à l’étranger (avec un taux d’environ 90 %) et fera face à « peu d’offres » dans le premium, hormis « l’Audi A1 et MINI » donc « c'est une belle opportunité ». Si l’actuelle génération de l’Ypsilon est produite en Pologne, la nouvelle mouture sortira des lignes d'assemblage de Saragosse, en Espagne. Elle sera proposée en version hybride et électrique. Aucun objectif de vente n’a été communiqué pour le modèle en année pleine. Le lancement commercial est prévu au second semestre 2024.
Un réseau en construction
La gamme en devenir sera proposée dans 70 villes où 70 points de vente verront le jour d’ici le premier semestre 2024. « Nous avons opté pour un réseau de distribution concentré où nous voulons faire de la qualité », confirme Charles Fuster. En France, 20 concessions ouvriront leurs portes en 2024, suivies par 5 autres supplémentaires en 2025. Toutes adopteront les nouveaux standards de la marque. L’activité après-vente sera assurée dans 80 structures, toutes reliées aux investisseurs nommés, et dont l’identité demeure encore inconnue pour l’heure. Contrairement à la partie commerciale, l’activité après-vente sera regroupée avec les autres marques premium du groupe (DS Automobiles et Alfa Romeo) dans une logique de synergie.
Le réseau de distribution, encadré par un contrat d’agent, sera complété par une activité digitale soutenue. « Le fait de recréer un schéma de distribution nous permet d’en profiter pour avoir un schéma digital, qui va être créé dès le début, poursuit Joël Verany. Nous sommes partis d’une feuille blanche, donc c’est l’occasion de faire un maillage idéal. Choisir des villes principales et compléter le maillage avec un vrai outil digital qui permet d’avoir une expérience phygital de qualité. Les clients vont 4 à 5 fois sur internet avant de venir en point de vente. Sur ce parcours, nous allons être une référence puisque nous allons le construire de zéro et en lien avec notre réseau ».
Une équipe française à pied d’œuvre
Les équipes de Lancia France sont pleine d’ambitions et prêtent à relancer Lancia dans l’Hexagone, tout en accompagnant le plan produit. Depuis septembre 2021 (date à laquelle Stellantis a décidé de remettre Lancia sur pieds), Joël Verany a constitué une équipe de direction déjà opérationnelle, en la qualité de : Valérie Jeulin (directeur marketing), Quentin Ghestemme (directeur commerce), Florian Dumas (responsable produit) Anne Masclaux (responsable de la communication) et Philippe Maury (responsable de la communication presse & médias).