Toyota compte vendre 200 000 véhicules à hydrogène d'ici à 2030 en démocratisant notamment la Mirai.
On savait Toyota ambitieux sur l’hydrogène, mais le groupe japonais vient de préciser des ambitions en évoquant 200 000 véhicules à hydrogène vendus d’ici à 2030. Toyota mise beaucoup sur la demande en France et en Chine pour atteindre cet objectif.
Tout en ayant revu ses plans pour réorienter sa stratégie vers le véhicule 100 % électrique à batteries, Toyota confirme sa foi en la mobilité hydrogène pour l’avenir. Et donne même des objectifs chiffrés, à savoir 200 000 ventes de véhicules hydrogène (voitures et camions) d’ici à 2030. Pour se donner les moyens de ses ambitions, Toyota a récemment créé une nouvelle division dédiée aux véhicules à pile à combustible à hydrogène (FCEV), baptisée Hydrogen Factory et réunissant déjà plus de 1 300 collaborateurs, dont nombre d’ingénieurs.
L’Europe et la Chine sont des marchés prioritaires pour Toyota sur l’hydrogène
En 2022, Toyota a vendu 3 900 véhicules à hydrogène (FCEV) dans le monde, soit moins de 0,5 % de son volume total. « Cela va sans doute vous surprendre, mais l’objectif de 200 000 ventes ne paraît pas si élevé. C’est un volume que nous pouvons vraiment atteindre et même sans doute dépasser », glisse Hiroki Nakajima, directeur des technologies au sein de Toyota.
Il ajoute que l’Europe et la Chine sont les deux marchés prioritaires du groupe pour la mobilité hydrogène dans la mesure où la demande frémit et où des investissements sont engagés pour produire de l’hydrogène, notamment le « fameux » hydrogène vert. L’accord récemment conclu entre Toyota et Daimler en est une parfaite illustration sur le versant européen.
Diviser le coût du système hydrogène de la Toyota Mirai par deux d’ici à 2026
À court terme, l’objectif sera de réduire les coûts sur les véhicules légers comme sur les véhicules lourds. Le groupe va notamment produire des systèmes de piles à hydrogène, y compris de double pile pour poids lourds, sur le site de Georgetown, dans le Kentucky (USA). Par ailleurs, le coût du vaisseau-amiral de la Mirai va baisser et la prochaine génération pourrait même réserver de bonnes surprises, car le coût du système à hydrogène pourrait être divisé de 50 % en 2026, tandis que l’autonomie sera encore revue à la hausse. Toyota devrait aussi mettre à la route une voiture plus accessible que la Mirai, à savoir une version de la Crown en FCEV.
Le marché de la pile à combustible peut atteindre 35 milliards de dollars en 2030
Hiroki Nakajima a encore souligné que Toyota allait gagner certains marchés au Japon, comme les camions poubelles ou les ambulances, par exemple. Le gouvernement japonais veut en effet accélérer la transition énergétique de certains services et l’hydrogène peut être une intéressante alternative au diesel.
En s’appuyant sur une récente étude de Fuji Keizai, Toyota estime que le marché de la pile à combustible pourrait représenter 35 milliards de dollars en 2030, soit quinze fois plus qu’en 2020.
Dans ces projections, le business d’une transformation des véhicules thermiques avec les solutions d’hydrogène liquide n’intervient pas. Toyota mise pourtant beaucoup sur l’hydrogène liquide et les carburants de synthèse pour améliorer l’empreinte carbone du parc existant, un impératif pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.