Diversifier les motorisations, tel est l'idée défendue par le constructeur japonais Toyota.
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Marque pionnière de l’hybridation, Toyota a cédé aux sirènes du 100 % électrique avec son modèle bZ4x. Pour autant, le constructeur japonais ne semble pas entièrement convaincu par ce type de motorisation… Et il n’est pas le seul.
Le monde de l'automobile n’a eu d’autre choix que de se conformer aux obligations de réduction des émissions de CO2 posées par la Commission européenne et induite par le dérèglement climatique en se tournant à l’unisson vers le tout-électrique. À l’unisson, vraiment ? Non, quelques irréductibles marques résistent encore un peu à faire l’éloge indiscutable de la mobilité branchée. C'est le cas de Toyota au travers de son patron Akio Toyoda ou encore de Gill Pratt, scientifique en chef du constructeur nippon.
De l’urgence de ne pas se presser
Si la voiture d’aujourd’hui se doit, bien sûr, de répondre à des normes environnementales, délaisser les énergies fossiles pour un avenir purement électrique n’apparaît en effet pas comme la panacée. Pour Akio Toyoda, « nous devons nous rappeler que le carbone est le véritable ennemi, et non un groupe motopropulseur particulier ». Sans être contre l'électrique, il prône ainsi de ne pas « [se] limiter à une seule option ».
Le P-DG de Toyota n’est d’ailleurs pas le seul à émettre des doutes sur cette orientation radicale de pratiquement toutes les gammes de véhicules vers le 100 % électrique. Il existerait ce qu'il appelle une « majorité silencieuse », parmi les dirigeants des groupes automobiles, qui ne serait également pas prête à mettre tous leurs œufs dans le même panier, à l’image de Carlos Tavares de Stellantis, très critique à l’égard du VE pourtant particulièrement présent au catalogue du groupe, ou encore Vincent Salimon de BMW, qui juge qu’il ne faut « pas aller trop vite. »
« Une crise est en route »
Gill Pratt, scientifique en chef de Toyota, se montre quant à lui du même avis que son patron Akio Toyoda avec des mots encore plus crus. « Le temps est de notre côté car la pénurie, non seulement de matériaux de batterie, mais aussi d'infrastructures de charge, montrera clairement qu'il n'y a pas de solution unique et que la meilleure réponse est en fait un mélange de différents types de véhicules », plaide Gill Pratt. Par conséquent, « ce qui doit changer, c'est que nous devons mûrir un peu, et nous devons arrêter de prendre nos désirs pour des réalités », assène-t-il également.
En se basant sur plusieurs données, Gill Pratt affirme donc que la meilleure approche pragmatique visant à atteindre un avenir durable réside dans la diversité des motorisations. La mobilité de demain doit ainsi combiner les VE avec les hybrides et d’autres technologies « propres ». Si l’objectif est de réduire autant les émissions de carbone, il est plus logique de répartir la quantité limitée de lithium dans le plus grand nombre de voitures possible, et donc d'électrifier le plus grand nombre de voitures plutôt que de produire exclusivement des véhicules à batterie, juge le scientifique de la marque Toyota.
Ne négliger aucune piste
Dès lors, le constructeur japonais se place en chantre de l’hybride, simple ou rechargeable, technologie pour laquelle Toyota est une marque pionnière. Malgré cette résolution, l'entreprise nippone a tout de même sorti la Toyota bZ4x, sa première voiture électrique, en 2021. Ce véhicule électrique, qui servira à développer deux autres modèles, à savoir la Lexus RZ 450e et la Subaru Solterra, s’est toutefois vendu à seulement quelques milliers d’exemplaires.
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En comparaison, au cours de l’année 2022, Toyota a vendu plus d’un demi-million de véhicules électrifiés, allant de l’hybride à l’hydrogène. Car la marque japonaise, qui entend faire cohabiter, thermique, hybride, électrique et hydrogène, se place en pole position sur ce carburant innovant avec sa Miraï. À voir si l’avenir lui donnera raison…