© Iveco
À l’issue de sa conférence de presse annuelle, le constructeur d’origine italienne a publié ses chiffres de ventes pour 2021, signant une année record sur le segment des moins de 7,5 tonnes. Fort de ces performances, Iveco Group choisit donc de ne pas choisir, préférant poursuivre une transition énergétique multiple de sa gamme.
Emilio Portillo, directeur général d’Iveco Group, a de quoi afficher son plus beau sourire : en 2021, le constructeur de Turin a enregistré presque 153 000 immatriculations sur le marché des 3,5 tonnes et plus, se positionnant même en numéro 2 du secteur. Ses ventes grimpent ainsi de 7,8 % par rapport à 2020 et sa part de marché pour 2021, établie à 14,1 %, gagne 1,2 point en un an.
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2021 marque également une bonne année en termes de commandes, en particulier sur le segment des véhicules de plus de 16 tonnes où les prises de celles-ci sont en hausse de 88 % comparé à 2020. Une tendance qui doit cependant beaucoup au fait que les délais de production ont augmenté, en grande partie à cause de la pénurie des semi-conducteurs. Heureusement, « ce phénomène ne s’est pas retrouvé sur les Daily », assure Amaury Bouchet, responsable de la branche des véhicules utilitaires légers chez Iveco.
Le Daily, navire amiral ?
Ce modèle, grandement apprécié des flottes et de grandes entreprises comme Geodis, porte en effet l’essentiel des immatriculations de la marque avec 110 157 mises à la route en 2021 sur 152 762 au total. Des ventes en croissance de 8,6 % par rapport à 2020 et qui permettent à Iveco de se placer n°1 sur les finitions bennes avec 30 % du marché (+ 37 % vs. 2020) et n°2 des versions fourgons avec 14,4 % du marché (+ 20 %). Concernant les engins de 3,5 à 7,5 tonnes circulant au GNV, le Daily truste, cette fois, pas moins de 50 % du marché (+ 3 %) !
Il faut dire que le Daily est idéal, ayant vu son TCO s’améliorer de 6 % en 2021. De même, pour le troisième trimestre 2022 (en octobre normalement), interviendra l’avènement d’un e-Daily doté de suspensions innovantes pour le confort de conduite des gros rouleurs professionnels. Son seuil de chargement pourra aussi s’abaisser quasi instantanément pour faciliter la charge et, selon les informations communiquées par Clément Chandon, directeur produits d’Iveco, ce modèle atteindra de 8 à 10 tonnes de PTR (poids total roulant autorisé) afin de « couvrir tout ce que nos concurrents n’ont pas entrepris. »
Iveco soutient les pros via son réseau
Comme le souligne Emilio Portillo, « il n’y a pas de bonnes performances sans un bon réseau. » Cela tombe bien, Iveco en possède un gros, comptant plus de 200 points de vente en France. Des centres de services qui permettent au constructeur d’être au plus près de ses clients professionnels et surtout des transporteurs, « pour lesquels nous avons absorbé les hausses de prix en 2020 », rappelle le DG d’Iveco Group. Pour continuer sur cet accompagnement étroit des flottes, plusieurs solutions ont également été lancées en 2021 : Iveco Top Care pour la maintenance prédictive et connectée, Iveco Order & Drive proposant des véhicules carrossiers prêts à l’emploi pour limiter l’attente ou encore le programme Premium Partner. Les techniciens, formés au sein de l’Iveco Academy grâce à la réalité virtuelle, ont quant à eux appris à maîtriser la réparation de poids lourds électriques, de plus en plus nombreux en atelier.
L’électrification, oui. Le 100 % électrique, non !
Pour cause : « Nous sommes dans un contexte où l’Europe veut imposer l’électromobilité au secteur. Or, il existe des divergences technologiques chez les constructeurs et l’électromobilité induit des problèmes d’inégalité d’accès à l’énergie », fait remarquer Clément Chandon. Dès lors, quelle énergie privilégier ? Toutes, réplique sans hésitation Iveco, qui a fait le choix de ne pas choisir. « Nous ne sommes pas le plus grand constructeur et pourtant nous faisons l’effort de répondre à tous les besoins car la crise sanitaire nous a prouvé combien le transport routier de marchandises était indispensable », justifie le directeur produits.
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Engagé à réduire la part du diesel de 30 % d’ici à 2030, Iveco déploie donc dans sa gamme de l’électrique, mais aussi de l’hydrogène (en partenariat avec Nikola), de l’hybride, des biodiesels (HVO) mais aussi et surtout le fameux GNV – qui représente 94 % sur le segment des plus de 7,5 tonnes et une commande sur deux pour le modèle S-Way. Le gaz, une énergie sur laquelle Iveco a investi dès 2015, un pari gagné lui permettant d’être désormais leader devant Scania, Renault et Mercedes. Parallèlement, le BioGNC n'est pas oublié puisqu'il apparaît comme le meilleur compromis actuel en termes de TCO/CO2/exploitation. Innovant et audacieux, le groupe Iveco vise également le domaine du véhicule autonome avec son allié Hyundai.