L'étude de Recurrent Auto, réalisée sur un vaste échantillon Tesla, tend à démontrer que la charge rapide ne nuit pas aux performances et à la longévité des batteries des véhicules électriques.
© Tesla
Alors que de nombreuses personnes, y compris des experts, avancent que la charge rapide des véhicules électriques nuit aux performances et à la longévité des batteries, une étude réalisée par Recurrent Auto affirme le contraire. En s’appuyant sur des tests effectués sur 12 500 voitures de Tesla.
La charge rapide est souvent présentée comme un argument choc pour lever les freins à l’adoption des véhicules électriques. En effet, elle permet de réduire le temps d’attente aux bornes de charge, assurant à minima une recharge de 20 % jusqu’à 80 % en dix minutes environ.
Un test grandeur nature sur 12 500 Tesla
Toutefois, de nombreuses voix s’élèvent pour pointer du doigt que les opérations de recharge rapide sont néfastes pour les batteries, altérant leurs performances et réduisant leur durée de vie.
Pour en avoir le cœur net, les équipes de Recurrent Auto ont décidé de déployer un test à grande échelle sur un échantillon de 12 500 véhicules Tesla, notamment 6 300 Model 3 et 4 400 Model Y, soit les voitures les plus vendues par la marque dirigée par Elon Musk, actuellement au coude-à-coude avec BYD pour le leadership mondial des véhicules 100 % électriques à batteries.
Les batteries sujettes à beaucoup de charges rapides ne se dégradent pas plus vite
Les spécialistes de Recurrent Auto précisent la rigueur de la démarche avec des Tesla Model 3 de cinq ans maximum et des Model Y de trois ans maximum. Des voitures dont les propriétaires ont des habitudes recharge très différentes.
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Pourtant, le résultat est sans appel : entre les voitures qui sont l’objet de charge rapide 90 % du temps et celles qui ne le sont que 10 %, il n’apparaît pas d’écart de performances des batteries au fil du temps. Vraiment rien de significatif, donc rien d’alarmant pour les clients de voitures électriques.
L'état de santé des batteries reste excellent au fil du temps
Le SoH, pour State of Health ou état de santé de la batterie, décline de la même manière que les charges soient plutôt rapides (DC) ou plutôt lentes (AC). Parmi les valeurs avancées dans l’étude, on relève que les Tesla Model 3 de cinq ans ont un SoH moyen de l’ordre de 89 % tandis que les Tesla Model Y de trois ans affichent en moyenne un SoH de 90 ou 91 %.
De l'importance de préconditionner les batteries dans des contextes climatiques extrêmes
Enfin, l’étude de Recurrent Auto donne quelques conseils pour optimiser la durée de vie des batteries avec un très haut niveau de performances. En cas de très fortes chaleurs ou de grand froid, prendre le temps de préconditionner la batterie avant la charge est de la plus haute importance. En effet, sans cette étape qui met le système à bonne température, les cellules peuvent sortir endommagées d’une recharge dans des conditions climatiques sévères.
Par ailleurs, il est déconseillé de démarrer une recharge rapide avec une batterie très basse, n’ayant plus que quelques pourcents, ou à l’inverse très haute, même si dans ce dernier cas de figure le BMS (pour Battery management system) ne permettra pas à la puissance de passer à plein.
Le taux de changement de batteries est très faible
Dans une étude parue au début de 2023, Recurrent Auto avait montré que les batteries rencontraient peu de problèmes, avec un taux de changement de batteries de 1,5 %, hors campagnes de rappel des constructeurs et opérations sous garantie, sur un échantillon de 15 000 possesseurs de véhicules électriques de 13 modèles différents. Les rappels d’ampleur ont principalement concerné Hyundai, pour le SUV Kona, et Chevrolet pour la Bolt. Les marques les plus performantes sont Tesla, les Model 3 et Y composant le duo de tête, Audi avec e-tron, ou encore Chevrolet, cette fois avec la Volt.
Les technologies de management des batteries progressent à vitesse grand V
Pour les experts de Recurrent Auto, d’une manière générale, les progrès accomplis sur les BMS et les systèmes de régulation thermique des voitures électriques, chers à Valeo par exemple, portent leurs fruits. La fiabilité des batteries en est une parfaite illustration, au même titre que leur longévité, sans perte significative de capacités d’autonomie, le premier seuil de décrochage constaté intervenant à 160 000 km en moyenne. Si l’échantillon des voitures électriques ayant parcouru cette distance est encore réduit, cela tend à démontrer que les batteries sont robustes. Reste à savoir faire la part des choses entre les anecdotes d’expériences malheureuses avec les batteries qui font florès et la froide neutralité des statistiques, certes encore en cours de construction.