Comme tous les vendredis, retrouvez la chronique de François Rotteleur sur l’actualité RH dans l’univers de la distribution automobile.
L’utilisation des technologies digitales et maintenant de l’intelligence artificielle prend une importance croissante et fait grossir les polémiques. Bien que les recherches dans ces secteurs s’accélèrent et aboutissent jour après jour à des améliorations substantielles offrant un nouveau confort aux utilisateurs, certains états, investisseurs ou même chercheurs parties prenantes dans quelques découvertes majeures prennent peur et appellent à la réflexion. Face à l’affirmation que les possibilités de projections offertes par l’intelligence artificielle pourraient d’ores et déjà permettre d’améliorer des processus de prise de décision très complexes et d’optimiser la créativité de tous en les libérant du quotidien, beaucoup s’interrogent sur les limites de cette puissance de calcul et sur les moyens d’en contrôler le pouvoir pour notamment limiter le risque d’une massive suppression des emplois.
Vers un nouveau management assisté
Si l’IA permettait de meilleurs choix stratégiques en commerce, organisation ou en gestion, si par exemple elle optimisait réellement les temps de sélection lors des recrutements de collaborateurs, si elle offrait la possibilité de mieux gérer les plannings, la pression et la communication, qui au moins dans un premier temps penserait à s’en plaindre ? Dans ces conditions, la technologie, sans menacer la fonction, devrait permettre aux managers de consacrer plus de temps à améliorer leur stratégie, à peaufiner leur relationnel avec les employés, à mieux motiver et considérer davantage les attentes de leurs interlocuteurs. Les compétences des managers devraient fatalement évoluer vers ce nouveau management assisté sous peine de confirmer les craintes évoquées plus haut.
Les organisations du travail sont déjà en pleine transformation
Les successions de difficultés rencontrées ces dernières années ont déjà modifié substantiellement l’organisation du travail en mode digital et bouleversé le développement des relations internes et externes à l’entreprise. Ces changements ont induit également une évolution des attentes des collaborateurs sur la façon dont ils acceptent maintenant d’être animés. Dans le même temps, nombre de logiciels de gestion de toute sorte parfois redondants orientés vers le commerce, l’animation RH et le suivi des objectifs financiers ont vu le jour pour amener davantage de performance à chaque service. Nous entendons parfois que ces nouveaux outils finissent par déstabiliser certains managers en supprimant des rituels éprouvés par l’automatisation des routines quotidiennes. Dans la distribution et la réparation automobile cette mutation fait déjà se poser des questions aux dirigeants et chefs de service sur le « comment » être plus résilients, plus flexibles et plus conciliants pour continuer à s’adapter au mieux et adopter le bon « nouveau » management. Beaucoup sont convaincus que la machine continuera à les aider à mener à bien de plus en plus de tâches toujours plus complexes et chronophages mais d’autres restent circonspects craignant que l’outil les privent de leur valeur ajoutée.
Viser un management plus agile face à un monde plus changeant et complexe
Cependant, de l’avis général, il apparait aujourd’hui encore que le rôle du manager reste pour longtemps déterminant pour aider son équipe à accomplir les objectifs fixés. Il devra toujours se montrer capable de motiver ses collaborateurs et de donner son appréciation du travail effectué pour permettre à chacun de progresser. Qui d’autre qu’elle ou lui serait un meilleur garant de la cohésion d’une équipe ? Le déploiement des technologies va inéluctablement amener les managers à devoir acquérir les compétences utiles pour manipuler les nouveaux outils au fur et à mesure de leurs mises en place mais sans affecter leurs postures de terrain. Celle-ci restera leur vraie raison d’être.
Ainsi, les managers de demain devront avoir une certaine flexibilité cognitive, une meilleure agilité et une plus grande créativité afin d’être armés pour toujours pouvoir potentiellement au bon moment et être capables de gérer les contraintes rencontrées dans un monde plus volatile, plus complexe et plus ambigu.