La zone de turbulences devient de plus en plus violente pour le groupe Cazoo.
© Tom Stockill
Le spécialiste de la vente de véhicules d’occasion Cazoo s’enfonce dans la crise et Wall Street vient de suspendre l’action et d’engager une procédure d’exclusion du titre.
Cazoo, le spécialiste britannique de la vente de véhicules d’occasion en ligne, subit un nouveau revers, en entrant dans la zone rouge de la Bourse américaine (NYSE), après avoir dû quitter précipitamment les marchés européens sur lesquels il s’était implanté, notamment la France.
L’action Cazoo s’établissait à 18 cents le 4 janvier 2023, soit une chute vertigineuse de 96,5 % sur les douze derniers mois et la capitalisation boursière du groupe est de 124,6 millions d’euros, contre 7,3 milliards d’euros lors de son introduction en Bourse en août 2021.
La Bourse sanctionne un titre anormalement bas
Cazoo, fondé et dirigé par Alex Chesterman, a été sanctionné par Wall Street qui a décidé de suspendre ses warrants (ndlr : titre négociable avec un droit d’option), estimant que le niveau des prix d’échanges était anormalement bas. Dans un communiqué officiel, le New York Stock Exchange indique que ses équipes de régulateurs ont suspendu les warrants de Cazoo Group Ltd, et qu’ils peuvent être échangés contre une action ordinaire de Classe A.
Cazoo peut certes faire appel de cette décision, mais elle envoie clairement un très mauvais signal aux investisseurs. Des investisseurs qui n’ont aucun intérêt à échanger leurs warrants pour une action à 18 cents, alors que le schéma prévisionnel tablait sur 11 dollars (10,4 euros environ).
Le début de la fin pour Cazoo ?
Si un porte-parole de Cazoo insiste sur le fait que la décision du régulateur ne concerne que les warrants et que les échanges d’actions ordinaires suivront leur cours normal, un analyste financier estime que cela n’augure rien de bon et qu’on peut raisonnablement se demander si ce n’est pas le début de la fin pour Cazoo. Pour un autre spécialiste de la Bourse, vu la faiblesse extrême du cours, cela peut aussi être une manœuvre technique pour éviter une dilution de capital qui serait défavorable aux actionnaires actuels.