[Vidéo] Essai - Toyota Yaris Cross : l'hybride tranquille
Alors que 2021 s’inscrit comme une année riche en nouveautés pour Toyota – Proace City, Mirai 2, Aygo X Prologue, etc. – un énième véhicule vient bousculer les concessions de la marque japonaise. Un petit SUV trapu nommé Yaris Cross.
Dans la famille Yaris, je demande… le Cross ! Désireuse de compléter sa populaire lignée en apportant un produit à chaque besoin d’automobiliste, la marque Toyota lance sur le marché un représentant du segment B-SUV. Commercialisé depuis mi-septembre, ce dérivé du SUV urbain compact Toyota Urban Cruiser de 2009 entend profiter de l’actuel engouement des conducteurs pour ce type de modèles (21% de parts de marché en Europe). En témoigne le terrain largement occupé par une concurrence féroce incarnée au travers des Peugeot 2008, Renault Captur ou encore Volkswagen T-Roc, pour ne citer qu’eux. Heureusement, pour se défendre et atteindre les 30 000 ventes par an escomptées par Toyota pour entrer dans le top 5 du segment, le petit SUV nippon fabriqué à Onnaing (France) ne manque pas d’attraits.
Sortant de la même chaîne de production que la citadine Yaris, élue Car of the year 2021, et partageant avec elle sa plateforme, le Yaris Cross adopte une allure dynamique façonnée par des flancs travaillés et des passages de roues carrés façon RAV4 de 1994. Affichant 24 cm de plus en longueur, 2 cm en largeur et 9 cm en hauteur que sa sœur du segment inférieur, il voit également son centre de gravité abaissé mais sa position de conduite surélevée pour un plaisir de conduire amélioré. On regrette toutefois son rayon de braquage un peu mou et ses accélérations parfois poussives en raison d’une surcharge pondérale nécessitant une sursollicitation de son 3-cylindres essence hybride.
Ce dernier affiche néanmoins des consommations oscillant entre 4,4 et 4,7 l/100 km sur nos différents parcours, conforment aux chiffres avancés par le constructeur. Un bon point quelque peu terni par la tenue de route du véhicule. Si l’insonorisation, principal défaut chez les membres du clan Toyota, semble en effet avoir été quelque peu corrigée, les suspensions, elles, se montrent raides sur les chemins dégradées. Loin d’être un bolide ou un pick-up, le SUV se comporte donc mieux lorsqu’il circule sur les axes bitumés de la ville où les limitations sont paisibles que sur les sentiers tortueux et les voies rapides.
Un SUV qui cherche des crosses à la concurrence
Doté d’une foule d’ADAS, le véhicule offre cependant une pleine sensation de sécurité qui peut lui permettre d’espérer viser les 5 étoiles à l’Euro NCAP. Sans être intrusives, ces aides à la conduite se révèlent réactives et véritablement efficaces, à l’image du mode Snow – pour un démarrage en côte facilité et sans patinage par temps de neige – ou de la technologie de stationnement automatisé Teammate Park Advanced, qui n’a vraiment rien d’accessoire. Particulièrement au point et évaluant parfaitement les distance, ce dispositif offre un excellent guidage et une prise en main rapide, ne demandant qu’une participation du conducteur au niveau des pédales pour l’aider à rentrer et sortir d’une place, même de nuit. Dommage que ce procédé ultra-convaincant ne soit disponible de série que sur la finition Première et s’avère incompatible avec le Smart Connect.
Car l’autre atout du Toyota Yaris Cross réside dans sa connectivité accrue délivrée via l’affichage tête haute ainsi qu’une planche de bord arborant des compteurs et une console centrale aux commandes intuitives avec un écran de 9 pouces à l’interface moderne sans être révolutionnaire. Les informations qui y sont délivrées sont particulièrement utiles telles que la vérification de la pression des pneus ou un Eco Score prodiguant des conseils pour adopter une conduite plus souple. Pour les professionnels ayant besoin de rester connectés au quotidien, le système MyT offre aussi pléthore de fonctionnalités comme le rappel d’entretiens, le contrôle à distance, la géolocalisation du véhicule lorsque celui-ci est garé ou la planification des trajets en amont.
Néanmoins, on note un manque de rangements à l’avant comme à l’arrière et on recense trop peu de prises USB dans l’habitacle. Quant à la recharge induction du téléphone, elle ne fonctionne qu’avec les smartphones de dernières générations, ce qui se trouve être cruellement excluant. En termes d’habitabilité, enfin, on salue la capacité de presque 400 litres du coffre, qui profite d’un astucieux plancher relevable en deux parties et de ceinture pour maintenir les objets encombrants. Toutefois, l’ouverture assez étroite des portières ne facilite pas l’accès des grands gabarits qui, une fois assis sur la banquette, devront subir un manque de place pour leurs jambes. Le Yaris se rattrape quand même au niveau de ses larges vitres arrières faisant oublier les meurtrières du Toyota CH-R.
Proposé à partir de 25 500 euros, quand ses rivaux débutent aux alentours de 22 500 euros, le SUV justifie ses tarifs par une disponibilité tricolore en version hybride uniquement. Une mouture avec quatre roues motrices ainsi que 6 finitions seront toutefois proposées afin de garantir un choix varié. Parmi ces dernières, une gamme spécialement dédiée aux professionnels, comprenant de nombreuses options comme le pack Cargo Business avec sièges arrières rabattables 40/20/40 (+ 500 €) ou le toit panoramique sur les versions Trail et Collection (+ 700 €), servira à faire de l’œil aux flottes, en quête de voitures peu énergivores pour compléter leur parc. D’ailleurs, avec son Yaris Cross, Toyota cible un public jeune au profil CSP+ et anticipe 70 % de conquête venant du segment C ou de propriétaires de Yaris voulant monter en gamme.