Pour Xerfi l’histoire semble écrite avec la Chine qui prend le leadership mondial de la production automobile devant une Europe trop polarisée sur le thermique, qui s’est fait doubler par la droite dans le virage de l’électrique.
« Alerte sur l’avenir de l’industrie automobile européenne », c’est en ces termes que Xerfi intitule l’une de ses dernières vidéos sur l’industrie en Europe. Pour le cabinet d’étude, si l’Allemagne tire depuis longtemps le secteur industriel en Europe et le fait rayonner à l’échelle mondiale, cette vérité devient de moins en moins vraie au regard de la filière automobile. La Chine reverse désormais le jeu avec 27 millions de véhicules produits en 2022 contre 13 millions pour l’Europe et 4 millions pour l’Allemagne.
la Chine en premier exportateur d'automobiles
La Chine est devenue le premier pays exportateur mondial devant le japon et l’Allemagne avec 53,8 % de ses ventes. Pour en arriver là, le pays a profité des failles de l’industrie Européenne en se positionnent sur l’électrique avec la volonté d’atteindre 50 % de son parc électrifié en 2030 « et en effaçant par là son retard de 120 ans » commente Olivier Passet, directeur des synthèses économiques chez Groupe Xerfi. Et de poursuivre : « l’industrie automobile chinoise s’est mis sur la même ligne de départ que ses concurrents Européens en termes de qualité et de design ». La Chine cumule désormais les avantages tout au long de la chaine de valeur, de la fabrication des batteries (accès aux ressources) à tout l’écosystème numérique qui permet de concevoir des voitures toujours plus autonomes et intelligentes.
« La Chine dispose de tous les ingrédients pour assoir son leadership » prévient le directeur même si la hiérarchie des marques ne le laisse pas encore apparaitre avec des constructeurs japonais, américains et européens en tête du classement mondiale. « Mais les constructeurs chinois sont en embuscade et le jeu pourrais rapidement s’inverser. Les USA l’ont bien compris en érigeant des barrières tarifaires et en jouant le coup d’après en matière de véhicules électriques avec Tesla en fer de lance. L’Europe elle joue avec un temps de retard, s’exposant plus que jamais à une nouvelle vague de désindustrialisation » conclut Olivier Passet.