Aramisauto remet au premier plan une étude qui pointe que les ZFE peuvent générer des fractures sociales.
© DR
Alors que la Métropole du Grand Paris vient d’annoncer le report de l’interdiction de circulation de 380 000 véhicules polluants, vraisemblablement à fin 2024, Aramisauto remet en avant une étude réalisée à propos des ZFE. Une étude lourde de sous-entendus sociaux.
Profitant des hésitations de la Métropole du Grand Paris par rapport à la mise en œuvre d’une ZFE stricte, Aramisauto remet en évidence une étude réalisée à l’occasion du Mondial de l’Automobile en fin d’année 2022.
L’étude menée par Aramisauto et OpinionWay se focalisait sur le rapport des ménages modestes à l’automobile sur fond de transition énergétique parfois difficile à synchroniser avec la réalité du pouvoir d’achat.
L'automobile pèse lourd dans le budget des Français
L’étude pointe que les véhicules d’occasion représentent 75 % des achats d’automobiles en France, « un choix avant tout dicté par des raisons financières pour les ménages modestes, 64 % ne disposant pas du budget pour acheter une voiture neuve ».
« Pour 60 % des Français interrogés, l’automobile s’impose comme le poste de dépense le plus important de leur budget. Huit Français sur dix (82 % précisément) limitent leurs déplacements pour dépenser le moins de carburant possible », tandis qu’un Français sur deux assure ne plus pouvoir se permettre de prendre l’autoroute.
>> À LIRE AUSSI : ZFE : comme un gros problème au niveau des Crit’Air 3
>> À LIRE AUSSI : ZFE : comme un gros problème au niveau des Crit’Air 3
Les ZFE risquent de stigmatiser les ménages modestes et les jeunes
Sur fond de déploiement des ZFE, 42 agglomérations théoriquement concernées à court terme, un Français sur cinq issu des ménages modestes roule encore dans un véhicule de plus de dix ans. Selon l’étude, 51 % des Français ne connaissent pas le niveau Crit’Air de leur véhicule. « À noter : cette réglementation pénalise en premier lieu les plus jeunes puisqu’un tiers des 18-24 ans (versus 13 % en moyenne) déclarent rouler dans un véhicule de Crit’Air 4 ou 5 déjà interdit dans certaines agglomérations », soulignent avec gravité les auteurs de l’étude.
La notion de fracture sociale devient d’ailleurs le fil directeur de l’étude : « Pour 75 % des Français interrogés, la voiture reste indispensable pour se rendre au travail. S’ils aimeraient ne plus prendre leur voiture, 60 %, surtout parmi les femmes et les habitants de province, déplorent ne pas avoir d’offre de transport adaptée ».
Les Français prêts à désobéir faute de plan B
De fracture à colère et refus de respecter les règles il n’y a qu’un pas… « Ainsi, questionnés sur les zones à faibles émissions, 42 % des automobilistes issus des classes modestes sont déterminés à utiliser leur voiture malgré l’interdiction. De même, face à une autre mesure envisagée par les municipalités, seules 20 % des personnes interrogées se disent prêtes à payer un péage pour rouler en agglomération ou en centre-ville ».
Les véhicules d'occasion reconditionnés gagnent en notoriété
Dans l’hypothèse du choix d’un nouveau véhicule, il serait fortement contraint par le budget disponible. D’ailleurs, 70 % des Français se tourneraient demain vers une voiture d’occasion et 59 % choisiraient encore un moteur thermique, dont 26 % un diesel. Soulignons avec prudence que ces dernières valeurs ont peu évolué en l’espace de six mois. L’étude se focalise aussi sur le cœur de métier d’Aramisauto pour mesurer que les Français ont une meilleure connaissance des différentes offres de VO que naguère. 63 % d’entre eux ont entendu parler des véhicules d'occasion reconditionnés. Et pour 62 % des répondants, les VO reconditionnés offrent des garanties plus fiables que les véhicules d’occasion en l’état. Un élément important dans une perspective budgétaire par rapport à d’éventuelles réparations à faire. Concrètement, « s’ils devaient acheter une nouvelle voiture demain, près de six Français sur dix (59 %) se tourneraient vers un professionnel pour acheter un véhicule d’occasion en l’état (32 %) ou reconditionné (27 %) contre 11 % auprès d’un particulier ».